Bienvenue sur le blog du collectif Charmilles-Marchinchère de Sainte-Luce-sur-Loire en Loire-Atlantique
L'histoire d'une victoire
La lutte d'un collectif de riverains
contre Orange et RFF (Réseau Ferré de France)
qui voulaient installer des antennes-relais de téléphonie mobile
à 25 mètres des premières habitations
dans le mépris le plus total des riverains
Les raisons du conflit :
L'opérateur Orange et RFF ( Réseau Ferré de France) ont décidé d'installer de nouvelles antennes-relais de téléphonie mobile (GSM et 3G) rue de la Gare à Sainte-Luce-sur-Loire, à proximité immédiate des habitations, sans se soucier des risques sanitaires et des gênes que cela peut engendrer pour les riverains.
Les maisons les plus proches sont situées à 25 mètres de l'implantation prévue.
- 13 familles vivent dans un rayon inférieur à 100 mètres (18 enfants et 24 adultes)
- le maire s'oppose à ce projet et propose un terrain plus éloigné des habitations. Proposition acceptée par les deux autres opérateurs (Bouygues et SFR) qui cherchent aussi à s'installer dans le secteur mais Orange n'entend rien.
La commune a la chance d'avoir de nombreux espaces peu urbanisés. Il est donc relativement aisé de trouver un lieu qui permette de satisfaire les impératifs techniques des opérateurs tout en respectant le principe de précaution mais Orange et RFF n'en ont que faire.
L'historique :
Eté 2009 : la tromperie
Un permis de construire apparait sur la clôture du terrain appartenant à RFF (Réseau Ferré de France)
Personne n'y fait attention. La vigilance des riverains est endormie car quoi de plus normal qu'un pylône le long d'une ligne de chemin de fer. Rien ne laisse supposer qu'il s'agit d'une installation de téléphonie mobile.
Juillet 2009 : découverte du projet
Alors que la majorité des riverains est en vacances, une entreprise prépare une plate-forme en béton.
Les riverains présents comprennent alors qu'il ne s'agit pas d'un simple pylône pour la SNCF mais d'une installation de téléphonie mobile. Ils s'informent alors sur les risques sanitaires encourus auprès des associations et organismes compétents en la matière :
- http://www.next-up.org/Newsoftheworld/BioInitiativeIntro.php
- http://www.robindestoits.org/
- .....
Les risques ne sont pas à négliger, le principe de précaution s'impose.
Les riverains se réunissent en collectif : le collectif Charmilles-Marchinchère
Août 2009 : arrivée du mât et des antennes
Une grue apporte un énorme mât de 25 mètres de long équipé d'antennes-relais de téléphonie mobile.
A ce moment, les riverains prennent vraiment conscience de ce qui arrive et mesurent l'ampleur de la supercherie.
Un sentiment de colère envahit toutes les familles. L'installation de ce mât est imminente.
Septembre 2009 : les riverains bloquent physiquement l'installation et le maire prend un arrêté interdisant les travaux
reportage de Nantes7 le 10 septembre 2009
Dans la nuit du 10 au 11, alertés par l'arrivée des techniciens de l'entreprise SPIE, du représentant de l'entreprise Orange et d'une énorme grue, les riverains s'opposent physiquement à l'installation de ce mât.
Le maire prévenu de ce trouble à l'ordre public, se rend dans la nuit sur le site. Il prend aussitôt un arrêté interdisant les travaux et demande au grutier de partir.
Ouest-France du 12 septembre 2009
Octobre 2009 : Orange attaque l'arrêté du maire
Presse-Océan du 27 octobre 2009
Novembre 2009 : la lutte s'organise
Le collectif se réunit régulièrement
Le collectif est déterminé les antennes-relais ne s'installeront pas si près des maisons | Une pétition circule sur le marché
1250 signatures sont recueillies |
Le collectif Charmilles-Marchinchère organise, avec d'autres collectifs et associations, une manifestation dans les rues de Nantes pour revendiquer l'application du principe de précaution :
Manifestation à Nantes le 28 novembre 2009
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Presse-Océan du 30 novembre 2009
Il déclare : « Réseau Ferré de France est un établissement public d'Etat, on n'a pas immédiatement et spontanément dans nos services lu « antenne-relais » le jour où on a vu la demande de RFF qui installe plein de choses sur son propre territoire. »
A la question : "Est-ce le Maire de Sainte-Luce imagine avec l'opérateur un autre site d'implantation ? »
Michel Papaud répond : " La réponse est oui, parce qu'on est tous dans une logique de résolution, je suis conscient que je suis allé un peu vite... Je sais que les services discutent avec RFF pour savoir où l'on peut déplacer l'antenne. Aujourd'hui, cet emplacement est considéré comme inacceptable par les pouvoirs publics, que ce soit la collectivité, le Préfet bien entendu, et donc il veut trouver une autre solution. Nous appelons Orange à un comportement raisonnable qui consisterait à étudier d'autres emplacements et nous sommes, nous, services instructeurs, ouverts à l'examen de toute autre proposition qu'il serait assez facile à imaginer, lorsque l'on regarde le plan"
La Préfecture nous conseille de nous diriger vers le tribunal de grande instance de Nantes
Ouest-France du 10 novembre 2009
Décembre 2009 : la décision du tribunal administratif
Le tribunal administratif a tranché : un maire ne peut pas s'opposer à l'installation d'antennes-relais, même s'il estime nécessaire d'appliquer le principe de précaution. L'arrêté du maire est cassé, et la mairie de Sainte-Luce est condamnée à verser à Orange 1 200 euros.
Ouest-France du 24 décembre 2009
Décembre 2009 : le collectif porte plainte auprès du tribunal de grande instance
Le juge nantais a suivi la ligne de défense de l'opérateur Orange.
"L’implantation de cette antenne sur ce site est contraire au principe de précaution puisque tous les éléments notés ne nous permettent pas d’écarter un risque sanitaire potentiel."
Décembre 2010 : la commune de Sainte-Luce-sur-Loire propose une charte aux quatre opérateurs de téléphonie mobile - Les riverains restent mobilisés
Presse-Océan du 16 décembre 2010
Ouest-France du 16 décembre 2010
Janvier 2011 : la lutte continue
Presse-Océan du 31 janvier 2011
Janvier 2011 : pour la seconde fois, les riverains bloquent physiquement l'installation du mât
Malgré les négociations engagées par la Préfecture et la ferme opposition de la mairie, Orange essaie de passer en force
France 3 du 8 février 2011
Ouest-France du 9 février 2011
Pourquoi cette grève de la faim?
Pourquoi ces actes désespérés ?
Suite à une opération, Paulette a perdu une grande partie de son audition et souffre d'acouphènes. Il est prévu qu'elle soit équipée prochainement d'un implant auditif .
Morgane, la petite-fille de Paulette et Christian, passe une grande partie de ses vacances chez eux. Suite à une malformation cardiaque, Morgane vit avec un pacemaker définitif depuis l'âge de 2 ans.
La maison de Paulette et Christian est située à 35 mètres de l'emplacement prévu pour ces antennes.
Les raisons de cette crainte :
"le seuil de 3 Volts / mètres (fixé par le Grenelle de l'environnement et la directive européenne 2004/108/CE - décret n°2006-1278 du 18 octobre 2006) au delà duquel des dysfonctionnements sur d'autres appareils peuvent apparaître (notion de compatibilité électromagnétique), comprenant les implants médicaux, les stimulateurs cardiaques (pacemakers), les pompes à médicaments ou encore les appareils auditifs..."
Un précédent rapport du CRIIREM indique que dans un rayon de 50 mètres autour de ces futures antennes, la valeur du champ électromagnétique sera entre 4 et 5 v/m
Presse-Océan du 9 février2011
Ouest-France du 10 février 2011
Nantes 7 du 9 février 2011
Presse-Océan du 10 février 2011
Sainte-Luce hebdo du 18 février 2011
Mars 2011 : un mois riche en évènements:
- lettre à Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer
- un second emplacement alternatif est proposé aux opérateurs
- rencontre avec Emmanuel MOREAU, conseiller technique au cabinet de Nathalie Kosciusko-Morizet
Ouest-France du 2 mars 2011
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Presse-Océan du 8 mars 2011
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Nantes 7 le 9 mars 2011
Avril 2011 :espoir puis désespoir
Les espoirs se portent sur l'intervention du ministère de l'écologie auprès de Réseau Ferré de France.
Sainte-Luce hebdo du 15 avril 2011
Mercredi 20 avril : l'attente est trop longue : 42 jours depuis la rencontre avec le conseiller technique de Nathalie Kosciusko-Morizet et rien ne se passe, aucune avancée, aucune bonne nouvelle.
Au contraire, la menace d'un nouveau passage en force de RFF et d'Orange est de plus en plus présente :
- des employés de la société SPIE, chargée de la mise en place du mat, viennent sur le site
- Néo Security, la société chargée de sécuriser la mise en place des antennes, circule dans le quartier
- les câbles électriques EDF à proximité du site sont toujours gainés, pour sécuriser le site lors de l'intervention d'une grue
Une famille craque, la tension est trop forte : Paulette et Christian LIVET ont décidé de reprendre une grève de la faim
Ils ne peuvent plus supporter la crainte permanente de voir ré-apparaitre la grue qui installera le mat et les antennes
Ils ne peuvent plus supporter l'idée de voir et de vivre avec ces antennes au bout de leur jardin, à 30 mètres de leur maison.
Cette lourde décision a provoqué une vive émotion au sein du collectif et renforce sa détermination
Presse-Océan du 30 avril 2011
Ouest-France du 30 avril 2011
Avec nos remerciements à tous ceux qui nous ont soutenu.